mardi 13 mai 2008

Premier contact avec la civilisation bolivienne: Potosi


Quand on arrive par la route à Potosi, on se demande si l'on a bien fait de choisir cette destination. On découvre une ville à la périphérie sale, grouillante de monde, aux constructions désordonnées et sommaires...bref, une anarchie loin du blanc du salar d'Uyuni...
Puis, le taxi nous mène du terminal de bus au centre ville, et là, on se réjouit d'avoir suivi le guide de voyage: Potosi vaut vraiment le détour, tant pour son architecture que pour son histoire.

Cette ville, située à 4100 m. d'alt., est née au XVI ème siècle de la soif de recherche de métaux précieux par les conquistadores. Ils ne s'y sont pas trompés. Potosi possède l'une des montagnes la plus richement pourvue en argent au monde. Avec ce que les espagnols ont fait extraire de leur mine, on aurait pu construire une route de 2 voies en argent entre Potosi et Madrid ! L'argent utilisé par la famille royale espagnole à l'époque, a totalement modifié l'économie mondiale.
Passé toutefois pas si reluisant que ça, puisque les travailleurs indiens et noirs y ont subi une exploitation similaire à un génocide. En 300 ans, 8 millions de travailleurs y sont morts. On les faisait travailler entre 24 et 36 heures non stop, puis on leur donnait 10 heures de pause. Et rebelote. Inimaginable pour nous aujourd'hui, à cette altitude !
Des mineurs y travaillent encore à l'heure actuelle et même si les conquistadores sont partis, leur condition de travail reste hallucinante (aucune cartographie de la mine, aucune machine, aucun syndicat, salaire payé au rendement...).
On se demande comment ce gruyère de galleries tient encore aujourd'hui !
Cette montagne reste l'un des plus importants symboles de la Bolivie. Elle est l'emblème frappée sur les pièces de monnaie.
Bref, un pend d'histoire important dont on ne connait pas l'existance.
Cette exploitation a permis à Potosi de se constituer un patrimoine architecturale Baroque en très bon état encore aujourd'hui. Voici un bref apercu de portes:

Et comme nous sommes en Bolivie, voici quelques images de femmes en costume traditionnel. Nous avons pu les prendre en photo ( ce qui n'est pas facile car beaucoup croient encore qu'on leur enlève leur âme en les prenant en photo) le jour de la manifestation contre l'autonomie demandée par certaines régions du pays et pour voter "oui" à la constitution. C'est peut- être la seule région à manifester dans ce sens. Evo Morales ne jouit pas en ce moment dans les différentes les couches sociales d'une grande popularité. Les espoirs de développement du socialisme en Amérique du Sud seraient-ils vains ?

1 commentaire:

max&co a dit…

Bravo pour ce petit cours d'histoire Bolivienne illustré par de toujours belles photos. On en a vraiment pour notre argent comme disaient les conquistadores.